Publié le :
12/03/2014 08:56:08
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1 - Le jardin
Si on pouvait extraire et peser tous les vers de terre de Gaïa notre petite planète, ils seraient plus lourds que l'ensemble des animaux de surface. Pour revenir à une échelle humaine, on peut dénombrer entre 1 à 4 millions de lumbricana à l'hectare, soit 1 à 5 tonnes ou soit encore pour l'ensemble de la France 80% de la biomasse animale de la planète. Leur présence varie selon les milieux, 10 individus/m² dans une forêt d’épicéas tempérée ( sol très acide peu apprécié des lombrics), 30 individus/m² dans une prairie maigre, 250 individus/m² dans une forêt de feuillus ou un champ et jusqu'à 500 individus/m² dans un pâturage. L’épandage de fumier, dans une proportion de 5 tonnes à l’hectare par année, augmente le nombre de lumbricus terrestris de près de 250 % les faisant passer à plus de 1000 individus/m².
Des études récentes ont démontré que leur abondance diminuait rapidement au sein des parcelles agricoles labourées et de monocultures ou en présence de pesticides. C'est un phénomène de mort des sols. Sur certaines parcelles on en trouve moins de 50 kg à l'hectare rendant les sols stériles.
Il représente 13 familles et plus de de 5 000 espèces décrites (et de très nombreuses non encore connues, surtout dans les régions tropicales).
C'est un animal fouisseur qui contribue au mélange permanent des couches du sol, de son aération et de son micro-drainage, permettant ainsi l'évacuation des eaux de pluie et de lutter très efficacement sur l'érosion des sols.
En se déplaçant de bas en haut et inversement, il peut descendre jusqu'à 2 mètres de profondeur, faisant remonter du sous sol les oligo-éléments, sans toucher ni aux racines, ni aux plantes saines. Il a pour fonction aussi de dégrader toutes sortes de matières organiques (dont il se nourrit) qui, en traversant son tube digestif, s'enrichit d'une flore microbienne indispensable à la croissance des plantes transformant en humus. Son rôle est donc vital à toutes vies végétales, permettant aux plantes l'assimilation des nutriments.
Charles Darwin, en 1881, avait vanté le mérite des vers de terre déclarant « la charrue est une des inventions les plus anciennes et les plus précieuses de l'homme, mais longtemps avant qu'elle existe, le sol était de fait labouré par les vers de terre, et il ne cessera jamais de l'être encore. Il est permis de douter qu'il y ait beaucoup d'autres animaux ayant joué dans l'histoire du globe un rôle aussi important que ces créatures d'une organisation si inférieure ».
Sur le chapitre de la reproduction, chaque ver est à la fois mâle et femelle, et s'il y a bien accouplement, il arrive aussi que la reproduction se fasse par parthénogenèse.
Au moment où la couche fertile de la terre se réduit en peau de chagrin, à force de traitements chimiques, d'arrachage de haies, amenant le lessivage des sols provoquant la disparition de l'humus, le rôle des lombrics devient de plus en plus vital à notre propre existence.
C'est l'occasion d'évoquer le BRF, (Bois Raméal Fragmenté), qui permet de cultiver sans arroser, sans labourer, et favorise la prolifération des vers de terre.
Le ver de terre nous réserve d'autres surprises, puisque certains les cuisinent à leur table
Cette information quelque peu dégoûtante pourra devenir une source de protéines facilement exploitable par l'homme. En y réfléchissant bien ce n'est peut être pas plus dégoutant que de manger des huitres vivantes, des moules, des escargots ou des grenouilles. C'est une question de culture et certainement de préparation.
La diminution de vers de terre dans nos sols, due à la pollution essentiellement chimique est une menace majeure à l'agriculture vivrière. Au moment où notre planète compte 7 milliards d'individus, peut serait -il temps de lui redonner de l'importance.
Le vermicompost est un amendement naturel et organique, issu de la transformation des fumiers, et de l'ensemble de déchets végétaux. Il faut l'utiliser avec précaution, car sa teneur en nutriment est extrêmement élevée, et peut même brûler les plantes.
On prend un baril plastique de 100 litres, dans le quel on perce au fond trois trous en son centre. On dispose le baril sur deux parpaings afin d'y glisser dessous une auge pour y récupérer le vermicompost. On place l'ensemble de l'installation à l'ombre et si possible hors gel.
Dans le baril on commence à ajouter 10 cm de briques concassées, puis 10 cm de gros gravier, et 10 cm de sable. On y ajoute 20 cm de bonne terre, 20 cm de fumier, 20 cm de terre. Le reste du remplissage se fera avec des déchets de végétaux. Il suffit après de mettre des vers de terre des espèces Eisenia fetida ou Eisenia andreï. On laisse quelque semaines ainsi en n 'oubliant pas d'alimenter régulièrement le baril.
Il suffit après de répandre de l'eau de pluie à l'intérieur du baril et de récupérer le jus dans l'auge. Il faut répéter 3 fois cette opération avec à chaque fois le jus de l'auge.
Le vermiscompost est prêt, il est à diluer autour de 1% dans un arrosoir et de pulvériser les racines de vos plantes. Il est vraiment conseillé ici de faire attention au jus, de le diluer fortement.
Sa composition chimique est 1 % en Azote, 0,7% en phosphore, 2,7% en calcium et contient du magnésium, du sodium, du fer, du bore , de la molybdène, du cuivre, du manganèse, du cobalt, du sélénium et du zinc.
Il est réalisé en entassant du fumier à l'ombre de préférence à même le sol, de laisser plusieurs mois s'écouler afin que celui-ci se décompose grâce à l'action des vers de terre. Une fois à maturité, il suffit de créer un nouveau tas mitoyen de fumier frais et les vers migreront naturellement du compost mature vers le fumier frais.Votre vermicompost est prêt à l'emploi, il ne suffit plus qu'à l'étendre dans votre jardin.
Le produit contient en outre des rhizosphériques (une centaine d'individus par gramme), plus de 50 types de bactéries et 9 champignons bénéfiques.
Il est caractérisé aussi par une forte teneur en acide humique et acide fulvique, sous forme d'humate de potassium, et de phytohormone. Les teneurs en matière organique sont de 50 % et celle en micro-organismes de 3 400 000 par grammes.
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